Que faire en deux jours à Saint-Jean-de-Luz ?

Saint-Jean-de-Luz est une petite ville au plan de sa superficie, mais elle est riche à beaucoup d’égards : culturels, historiques, naturels, gastronomiques, sportifs… Selon les goûts, les choix peuvent être très divers. Tâchons de contenter tout le monde.  

La rue Gambetta, l'artère commerciale

Au saut du lit, après le bon petit-déjeuner à Amalurra, c’est assurément le meilleur moment pour flâner dans le centre piétonnier de la ville. En effet, plus la journée avancera, plus les rues grouilleront de monde et seront moins agréables à arpenter. La rue Gambetta est évidemment la rue principale, avec tous ses commerces, mais le plus intéressant se passe en levant la tête vers les côtés : la rue est bordée de maisons compilant quasiment tous les styles architecturaux que la ville ait connus durant son histoire : 

architecture urbaine labourdine, par exemple celle du chausseur Larralde jouxtant la place du collège, au milieu de la rue, mais aussi la toute petite maison à pans de bois faisant face à la boucherie des familles, magnifique dans sa simplicité ; architecture hollandaise en face du Monop’, souvenir des échanges commerciaux du XVIIe siècle, architecture bourgeoise du XIXe siècle tout en maçonnerie et parfois en pierre de taille comme celle de l’une des autres boutiques du chausseur Larralde, en face de la maison Adam.
Rue Gambetta Saint-jean-de-luz

L'église Saint-Jean-Baptiste

Presque arrivé à la place, l’arrêt à l’église Saint-Jean-Baptiste s’impose. Certes, c’est l’église où Louis XIV a épousé l’infante d’Espagne. Mais le bâtiment offre tellement plus que ce pompeux événement… Le décalage entre la nef offerte aux paroissiens, surplombée de superbes galeries et du buffet d’orgue admirable, et le clinquant retable consacré au divin, frappe l’œil. Les chapelles latérales sont riches de tableaux de maîtres, d’une magnifique chaire en bois sculpté, d’un beau banc d’œuvre. Même le clocher vaut le détour, pavé d’anciens monuments funéraires qui sont un monde en eux-mêmes. Quant à la vue de là-haut, n’hésitez pas à faire la visite pour en juger !

La place Louis XIV et le port de pêche

La rue aboutit à la place Louis XIV et au port, qui méritent d’y passer un moment : la pêche vit toujours et la ville est le dernier port de la côte dans cette activité. On peut notamment y admirer Airosa et Patchiku, les deux derniers « clippers » basques des années 50, tout en bois et pratiquant la pêche traditionnelle. Les souvenirs de la morue et de la baleine des siècles précédents taquinent encore les narines. La place est bordée des souvenirs architecturaux du Grand siècle, avec Lohobiague (ou Maison Louis XIV), Joanoenea (ou Maison de l’Infante), mais aussi Saint-Martin baita, Ornoaga, Granga baita, marques de l’opulence passée. 

Les halles municipales : le temple du goût

classique, ne serait-ce que pour découvrir les produits locaux en sachant s’orienter dans les étals. Mention spéciale au stand Idoki, qui ne propose que les produits de producteurs locaux et en fonction d’une stricte charte de qualité. Les halles de la ville, qui datent des débuts de l’économie balnéaire à la fin du XIXe siècle, sont une merveille à ossature métallique. Prendre un verre à proximité est une bonne idée, à moins qu’il soit déjà l’heure de manger… Le choix du restaurant s’avèrera cornélien, mais n’hésitez pas à nous demander quelques conseils le matin ou la veille, nous vous dirigerons en fonction de vos goûts.
Halles Saint Jean De Luz

Les 5 plages de Saint-Jean-de-Luz

L’après-midi, la plupart des gens recherchent le farniente sur la plage. Nous n’allons donc pas imposer une pompeuse visite de musée alors qu’il fait 35° dehors… d’autant moins qu’il n’y a pas de musée à Saint-Jean-de-Luz ! Gagnez donc la plage, mais faites attention. La grande plage est une évidence, mais elle l’est pour tout le monde… Elle est donc bondée. Sachez qu’il y a d’autres plages au nord de la ville : Erromardi, Lafitenea, Mayarco, Cénitz… à vous de voir. Même sur la grande plage, en fonction de vos envies le choix se portera sur le calme de la « digue aux chevaux » (par le boulevard Thiers) ou les vagues du centre de la plage (en haut de la rue Garat), en tout cas les jours de fort coefficient. Et gare au coup de Brouillarta, ce violent vent du large qui se lève subitement en fin de journée chaude, et qui vide la plage en cinq minutes chrono devant l’hilarité des locaux.
En fin d’après-midi, un verre frais en terrasse fera du bien. Il y en a peu en front de mer, tous à proximité de la Pergola, cet énorme paquebot art-déco qui fut splendide à sa création dans les années vingt mais qui fut défiguré après-guerre. Mais la ville ne manque pas d’estaminets plus ou moins ombragés. C’est l’heure de dîner, là encore nous nous ferons un plaisir de vous conseiller quelque adresse. Avec un peu de chance, vous tomberez le soir de la Nuit du Thon, cette soirée durant laquelle les associations luziennes vendent un menu thon-pipérade et gâteau basque, aux abords du port. Lors de la Fête de la sardine, c’est ce petit poisson qui est à l’honneur près du Jai Alai, au profit de l’Arin luzien, le club de football local. Quel que soit le point de chute gastronomique, une fois repus il serait dommage de ne pas assister à une partie de cesta punta, le jeu de pelote le plus rapide du monde, dans son temple un peu excentré du Jai Alai. Mais la ville propose aussi de nombreux spectacles ou animations, plus ou moins culturels de beaux concerts musicaux en moins relevées batailles de confettis. Après tout cela, le bon matelas de la chambre Amalurra vous assurera le meilleur repos, avant de repartir le lendemain.

Balades en bord de mer

Frais et dispos, un bon café et quelques gourmandises au chant des oiseaux à Amalurra, et Saint-Jean-de-Luz vous ouvre à nouveau ses portes. Une après-midi de plage la veille réclame un petit salaire en effort physique, préférable le matin à la fraîche.
Si vous aimez marcher en humant les bons embruns et l’iode marin, la ville est un cadre parfait. De la place Louis XIV, le mieux est de longer le quai vers la passe du port et de monter sur la promenade Jacques Thibaud. Il s’agit de cette butte en pierre destinée à protéger la ville des assauts de la mer, précaution vitale lorsque l’on rappelle qu’à l’endroit même où vous commencez la balade, la moitié du bourg fut engloutie par un raz-de-marée à la fin du XVIIIe siècle. De là, longez la baie vers la colline de Sainte-Barbe, qui surplombe au loin la digue du même nom. Un vrai délice est même de parcourir la plage les pieds dans l’eau. Ce parcours vous permet d’admirer le front de mer fait d’abord de belles maisons de style néo-basque du début du XXe siècle, avec leur passerelle pour gagner la plage ; ensuite, après la Pergola et sur le boulevard Thiers, le Grand Hôtel répond à l’énorme Golf Hôtel 500 mètres plus loin, tous deux souvenirs du premier âge d’or des bains de mer luziens. Pour le reste, le boulevard n’est qu’immeubles sans âme des années 1950 et 60, qui défigurent le paysage ; autant regarder vers la baie, la colline de Bordagain sur l’autre rive, puis celle de Sainte-Barbe d’où le point de vue est splendide.
De là, les plus en forme pourront tenter l’aller-retour sur le sentier du littoral qui en une grosse heure de boucle rejoint la colline d’Arxiloa avec sa croix protégeant des fureurs de la mer. Toute la côte basque s’ouvre à l’horizon, dans un cadre de verdure maritime. La roche est toute de flysch, cette succession de couches rocheuses joliment sculptées par les vagues. En contrebas de la croix d’Arxiloa, le jardin botanique vaut la visite pour mieux comprendre les étonnantes richesses de la flore locale. Nous vous conseillons le retour par le même chemin, qui ne lasse pas et donne un point de vue différent qu’à l’aller, sur la côte guipuscoane.
Ceux qui préfèreraient un parcours moins long et plus plat peuvent préférer longer la Nivelle depuis le port, quasiment jusqu’au coude que fait le fleuve vers Ascain. Les pas se font sur fond de golf de la Nivelle puis en arrière-plan le mythique sommet de Larrun (La Rhune). Au milieu de la balade, une pause-café ou rafraîchissement est conseillée sur la petite place Port-Nivelle, sur la terrasse tranquille du bar Côté bistrô, histoire aussi de se souvenir que Saint-Jean-de-Luz ne se limite pas à son centre historique.

A midi, quel que soit l’endroit où vous souhaiterez déjeuner, songez à goûter au moins une fois au merlu local. Mais surtout, bien conscients de l’importance de développer les filières locales et de qualité, demandez le « merlu de ligne de Saint-Jean-de-Luz » (label aujourd’hui officiel), le seul à garantir qu’il a été pêché par des bateaux luziens, à la palangre traditionnelle, dans le respect de la ressource. 

Paddle, kayak de mer, surf...

Marcher le matin est un bon alibi pour faire un nouveau petit tour à la plage l’après-midi. Là, le farniente sur le sable est une option classique, que vous aurez peut-être déjà pratiquée la veille. Alors s’il vous reste un peu d’énergie – la balade du matin n’était pas non plus un trail… – vous pouvez vous essayer aux sports de mer proposés tout autour de la baie. Entre les initiations au surf ou à la plongée sous-marine, les sorties en paddle ou kayak plutôt que celles plus polluantes en scooter des mers, il y a de quoi se donner quelques sensations. Mais au-delà du sport lui-même, la vue sur la ville et son arrière-pays montagneux vaut aussi le coup.
Avec un peu de chance, une fois de retour au sec vous aurez l’occasion de tomber sur l’une des visites guidées proposées par le Pays d’Art et d’Histoire. Toujours passionnantes, elles donnent une belle valeur ajoutée culturelle au séjour. 

Douceurs d'un terroir exceptionnel

Mais ne nous ne leurrons pas, on ne peut décemment pas proposer deux jours de vacances à Saint-Jean-de-Luz sans laisser quelques minutes au shopping. La ville permet de découvrir la plupart des produits gastronomiques du Pays Basque, quoique ceux qui viennent du milieu rural ne seront jamais meilleurs et plus légitimes que chez leurs producteurs eux-mêmes. Dans cette ville de pêcheurs, les produits de la mer s’imposent ; privilégiez les poissonniers du marché ou celui de l’avenue de Bayonne plutôt que les grandes surfaces qui vous attirent avec force petits drapeaux basques, vous aurez à la fois la qualité des produits et la conscience tranquille. De même pour le vin, le boulevard Victor Hugo abritant plusieurs cavistes qui sauront vous conseiller en vins locaux. Quant aux douceurs sucrées, tous les guides vous dirigeront vers les incontournables macarons Adam, muxus Pariès ou gâteaux basques Etchebaster. Leur renommée n’est pas usurpée, rassurez-vous.

Linge Basque

Un artisanat créatif et de grande qualité

L’artisanat est également très riche, quoique là encore le Pays Basque intérieur offre davantage de diversité. A Saint-Jean-de-Luz, la coutellerie basque possède un de ses bons représentants à La Civette, près de la place, où l’on trouvera des créations à la fois classiques et originales. Pays de tissage, la ville peut compter sur une offre artisanale de sandales à la maison Nicole Pariès, ainsi que ce fameux linge basque à bandes de couleurs, chez Jean-Vier ou Lartigue 1910. Quant aux petits créateurs, un regroupement en vente directe existe en haut de la rue Gambetta, d’un nom atrocement banal (Local Designers) mais qui vaut le détour.

L'eusko, la monnaie locale du Pays Basque

Pour payer tout cela, et aussi dans certains bars et restaurants de la ville et du Pays Basque, n’hésitez pas à découvrir l’opération « Vacances en eusko » de l’Office de Tourisme Pays Basque : des enveloppes en eusko, cette monnaie locale qui est la première d’Europe (plus d’1 million équivalent euro en circulation) et qui garantit les circuits les plus courts. Le séjour luzien pourra s’achever par une dernière petite croque, gardant à l’esprit que deux jours ne suffisent en aucune manière à bien découvrir la ville, encore moins le Pays Basque. Mais Saint-Jean-de-Luz est le point de chute idéal pour poursuivre son séjour, l’intérieur des terres étant directement accessible à quelques dizaines de kilomètres par la vallée de la Nivelle, Biarritz et Bayonne par le littoral et le Pays Basque sud à quinze kilomètres à peine. Quand on vous dit que venir à la chambre d’hôtes Amalurra est une bonne idée !

Envie de week-end à Saint-Jean-de-Luz ?

Peio et Mirentxu vous accueillent toute l’année dans leur chambre d’hôtes dans un quartier résidentiel calme de Saint-Jean-de-Luz. Entièrement indépendants, vous disposez d’une chambre avec un lit double, d’une salle de bain et d’un salon où vous pouvez vous préparer à manger. Le salon donne sur la piscine où vous pouvez prendre un petit déjeuner sucré copieux et savoureux. La chambre d’hôte est situé à 5 minutes du centre ville et à 5 minute de la plage la plus proche.