Frais et dispos, un bon café et quelques gourmandises au chant des oiseaux à Amalurra, et Saint-Jean-de-Luz vous ouvre à nouveau ses portes. Une après-midi de plage la veille réclame un petit salaire en effort physique, préférable le matin à la fraîche.
Si vous aimez marcher en humant les bons embruns et l’iode marin, la ville est un cadre parfait. De la place Louis XIV, le mieux est de longer le quai vers la passe du port et de monter sur la promenade Jacques Thibaud. Il s’agit de cette butte en pierre destinée à protéger la ville des assauts de la mer, précaution vitale lorsque l’on rappelle qu’à l’endroit même où vous commencez la balade, la moitié du bourg fut engloutie par un raz-de-marée à la fin du XVIIIe siècle. De là, longez la baie vers la colline de Sainte-Barbe, qui surplombe au loin la digue du même nom. Un vrai délice est même de parcourir la plage les pieds dans l’eau. Ce parcours vous permet d’admirer le front de mer fait d’abord de belles maisons de style néo-basque du début du XXe siècle, avec leur passerelle pour gagner la plage ; ensuite, après la Pergola et sur le boulevard Thiers, le Grand Hôtel répond à l’énorme Golf Hôtel 500 mètres plus loin, tous deux souvenirs du premier âge d’or des bains de mer luziens. Pour le reste, le boulevard n’est qu’immeubles sans âme des années 1950 et 60, qui défigurent le paysage ; autant regarder vers la baie, la colline de Bordagain sur l’autre rive, puis celle de Sainte-Barbe d’où le point de vue est splendide.
De là, les plus en forme pourront tenter l’aller-retour sur le sentier du littoral qui en une grosse heure de boucle rejoint la colline d’Arxiloa avec sa croix protégeant des fureurs de la mer. Toute la côte basque s’ouvre à l’horizon, dans un cadre de verdure maritime. La roche est toute de flysch, cette succession de couches rocheuses joliment sculptées par les vagues. En contrebas de la croix d’Arxiloa, le jardin botanique vaut la visite pour mieux comprendre les étonnantes richesses de la flore locale. Nous vous conseillons le retour par le même chemin, qui ne lasse pas et donne un point de vue différent qu’à l’aller, sur la côte guipuscoane.
Ceux qui préfèreraient un parcours moins long et plus plat peuvent préférer longer la Nivelle depuis le port, quasiment jusqu’au coude que fait le fleuve vers Ascain. Les pas se font sur fond de golf de la Nivelle puis en arrière-plan le mythique sommet de Larrun (La Rhune). Au milieu de la balade, une pause-café ou rafraîchissement est conseillée sur la petite place Port-Nivelle, sur la terrasse tranquille du bar Côté bistrô, histoire aussi de se souvenir que Saint-Jean-de-Luz ne se limite pas à son centre historique.
A midi, quel que soit l’endroit où vous souhaiterez déjeuner, songez à goûter au moins une fois au merlu local. Mais surtout, bien conscients de l’importance de développer les filières locales et de qualité, demandez le « merlu de ligne de Saint-Jean-de-Luz » (label aujourd’hui officiel), le seul à garantir qu’il a été pêché par des bateaux luziens, à la palangre traditionnelle, dans le respect de la ressource.